Connaître

Les grandes étapes de la démarche CAP Territoires Durables

Le process est totalement flexible et peut être entamé à n’importe quel moment. L’idéal est de profiter de 2025 pour compléter le diagnostic local afin de disposer d’une vision fine des enjeux dès le 1er jour du mandat 2026-2032.

ÉTAPE 1
Penser la démarche de manière systémique

Installer d’emblée autour de la direction des services une ambition transverse, tant en interne qu’avec les parties prenantes du territoire :

  • L’étape du renforcement du diagnostic implique la valorisation des données déjà existantes dans les documents de diagnostic déjà réalisés par la collectivité ou au sein des équipes.
  • Une part des informations utiles ne sont pas contenues dans les diagnostics déjà réalisés. Associer les parties prenantes locales (habitants, associations, observatoires, experts, entreprises…) à la collecte de certaines informations quantitatives ou qualitatives permet à la fois de bénéficier d’une analyse plus fine et complète, et de fédérer les acteurs dans une démarche ambitieuse dès cette phase de recensement des besoins.
  • Dès le début de la démarche, découvrir la grille d’aide à la décision qui sera utilisée pour les arbitrages : elle doit être adaptée aux singularités locales, aux enjeux du territoire et aux priorités politiques ou dégagées par le diagnostic. Le cas échéant, ses items peuvent être pondérés de manière à conforter ces priorités.
ÉTAPE 2
Organiser la collecte d’informations pour compléter le diagnostic local

Votre collectivité détient déjà un grand nombre d’informations utiles, dans vos différents diagnostics déjà réalisés (projets, plans d’urbanisme, etc.). Il faut les valoriser puis les compléter : en mobilisant vos services, en fédérant les acteurs locaux, ou en ayant recours à l’ingénierie locale (agences d’urbanismes ou de l’Etat, bureaux d’études privés…). 

  • Valoriser les données de vos documents déjà existants !Contacter les acteurs locaux pour étayer votre vision stratégique (et les associer…)
  • Utiliser les sources d’information proposées par les 4 panoramas de CAP Territoires Durables pour compléter certaines données manquantes.
  • Le cas échéant, avoir recours à l’ingénierie locale publique ou privée, en particulier pour renforcer le diagnostic prospectif (sur les impacts locaux du  dérèglement climatique) qui garantira la pérennité de vos investissements.
  • Noter que les données quantitatives pourront être utilement compléter par une approche sensible, par des entretiens, questionnaires ou ateliers collaboratifs : usages, perceptions, expériences et attachements des habitants.
ÉTAPE 3
Synthétiser le diagnostic pour en retenir l’essentiel

Disposer d’une quantité importante de données n’est pas une fin en soi. L’enjeu réside plutôt dans l’analyse que l’on peut tirer des informations disponibles, pour nourrir le projet de territoire, dégager des priorités opérationnelles, signaler d’éventuelles vulnérabilités ou des atouts pour le territoire. La finalité du diagnostic est d’éclairer la prise de décision. CAP Territoires Durables vous y aide :

  • Dans la page « synthèse » de la rubrique « Connaître », vous trouverez plusieurs suggestions de méthodes et outils facilitant la représentation graphique des données de votre diagnostic : tableau, « donut », cartes, dessins…
  • Cette page vous guidera également dans le repérage de seuils (pour évaluer les données) et de cibles (pour fixer des objectifs).
ÉTAPE 4
Faire vivre le diagnostic
  • Le diagnostic n’est pas une démarche figée. Il est dynamique par définition : non seulement certaines données doivent être mises à jour pour être pertinentes, mais les tendances qu’elles dessinent sont parfois plus riches d’enseignements que leur seule valeur absolue. Ces tendances sont autant d’indications sur les dynamiques territoriales et les priorités d’action à en déduire.
  • Des évaluations régulières permettant la mise à jour du diagnostic sont utiles pour rendre la démarche plus efficiente. Au-delà de l’aide à l’arbitrage, partager le diagnostic aux élus et services comme aux parties prenantes locales (en commençant par celles qui y ont contribué)
ÉTAPE 5
Décider

Une fois le diagnostic complété, l’exécutif peut utiliser la grille d’aide à la décision lors des différents arbitrages qu’il doit effectuer (orientation des projets, hiérarchisation des PPI, écriture des plans d’urbanisme, contribution aux démarches de planification écologique impulsées par l’Etat…).

  • Utiliser ces repères essentiels pour garantir qu’aucun élément majeur ne serait oublié dans les éléments utiles à l’arbitrage. C’est un atout pour objectiver et justifier certaines décisions qui pourraient s’avérer difficiles.
  • Débattre des projets en profitant de cette vision systémique des enjeux (environnementaux, socio-économiques, d’adaptation, d’usage des ressources locales…).
  • In fine, c’est l’exécutif politique qui décide. Cette grille de critères adoptés par la collectivité n’est qu’une aide à la décision pour éclairer le débat, sécuriser la prise de décision et renforcer ainsi l’action publique.
« Chaque territoire doit pouvoir s’appuyer sur le recensement précis de ses atouts et vulnérabilités, constituant un diagnostic évolutif et co-construit avec l’ensemble des parties prenantes. »

Pourquoi un diagnostic de territoire en 2025 ?

L’ensemble des territoires sont exposés à des bouleversements environnementaux sans précédent.  Ils appellent à un diagnostic prospectif plus complet et à renforcer les arbitrages des élus en 2026.

Réaliser cet exercice en 2025 doit offrir des atouts supplémentaires pour renforcer les arbitrages des élus en 2026.

Cette vision plus complète des enjeux locaux repose sur 4 panoramas :

Panorama environnemental 

Panorama socio-économique

Panorama risques & adaptation

Panorama des ressources

Synthèse des panoramas

Synthèse

Disposer d’une quantité importante de données n’est pas une fin en soi. L’enjeu réside plutôt dans l’analyse que l’on peut tirer des informations disponibles, pour nourrir le projet de territoire, dégager des priorités opérationnelles, signaler d’éventuelles vulnérabilités ou des atouts pour le territoire. La finalité du diagnostic est d’aider à la prise de décision. Pour cela, les données ont intérêt à être synthétisées, les points saillants mis en exergue. C’est cette analyse mise en relief qui permet de fédérer les équipes internes et l’ensemble des acteurs locaux.

Plusieurs méthodes de synthèse sont présentées ci-dessous, elles peuvent être utilisées de manière complémentaire.

Synthèse des panoramas environnementaux et socio-économiques 

Le cadre logique du Donut offre une possibilité de représentation de ces deux dimensions par le « plancher social » et le « plafond environnemental ».

Cela implique de sélectionner, pour chaque dimension des panoramas, un ou des indicateurs représentatifs de la problématique mesurée. Pour chacun d’eux, de déterminer des « cibles de durabilité » à atteindre. Chaque dimension du panorama environnemental propose ainsi dans son volet « en vue des arbitrages » des pistes d’indicateurs et de cibles issues d’études scientifiques. La comparaison entre la mesure de ces indicateurs et leur cible permet de qualifier l’état des lieux local.

Bilan à l'échelle Sud Loire, Epures

Tableau de synthèse

Ces informations peuvent être présentées sous forme de tableau, en caractérisant par un jeu de couleurs la situation de l’indicateur (par exemple du vert au rouge).

Avantages : simplicité de réalisation et de lecture

Exemples d’utilisation :  SCoT Sud Loire (voir illustration), Donut de Bruxelles (page 60).

Exemple de représentation générée par Doughnut creator

Représentation circulaire

Avantages : Approche holistique des enjeux, visualisation attrayante et lisible

Outil de représentation : Doughnut Creator / Outil du Doughnut Economics Action Lab (publication à venir) / Méthodologie en français pour la réalisation d’un portrait Donut de territoire / Code Python pour les représentations limites planétaires

Exemples d’utilisation :  

Représentation linéaire

Une représentation linéaire des mêmes cibles et mesures est possible.

Avantages : Approche holistique des enjeux, visualisation attrayante et lisible, mise en lien des objectifs avec l’état du territoire

Exemples d’utilisation : La Ville de Nanaimo (Canada, page 40) utilise cette représentation nommée « monitoring bar ». Les indicateurs clés, qualifiés en pourcentage d’atteinte de l’objectif de durabilité fixé par la ville sont suivis annuellement, conjointement avec l’état des lieux.

Representation cartographique prospective du nombre annuel de jours de chaleur a horizon 2100 en Normandie, GIEC Normand

Autres représentations des 4 panoramas

Représentation cartographique

Avantages : spatialiser les données et tendances, les disparités territoriales, les zones de vulnérabilité…

Représentation ludique et artistique

Avantages : information pédagogique et engageante, notamment auprès du grand public. 

A consulter : démarches et programmes transverses des partenaires

Le Programme Territoire Engagé Transition Écologique (TETE) de l’ADEME

Il permet aux collectivités, EPCI, communes ou encore syndicats de déchets de structurer leur politique de transition écologique et leur projet de territoire du diagnostic, avec la mise à disposition de certaines données et open source et la possibilité de compléter les autres items par des données détenues par la collectivité, à la mise en œuvre. Elle peut centraliser les informations de diagnostic mais aussi de plan d’action des collectivités, l’évaluation de l’atteinte des objectifs et elle conditionne l’obtention du label TETE.

Le Tamis de la résilience 

Le Tamis de la résilience est un commun créé par le Département de la Gironde, Phoenix Conseil, et Frédéric Haas. Basé sur huit catégories de questions couvrant diverses facettes de la résilience territoriale, il guide une réflexion transversale, technique et politique pour vérifier la cohérence des projets et des politiques publiques face aux enjeux de résilience locaux, permettant d’évaluer, d’arbitrer et de réorienter les initiatives.

La Boussole de la résilience du Cerema

La Boussole de la résilience du Cerema est conçue comme un cadre d’action pour les l’évaluation et l’amélioration des projets des collectivités. En déclinant six principes fondamentaux, la Boussole aide à anticiper, agir, rebondir et se transformer face aux perturbations, contribuant ainsi à réduire les vulnérabilités des territoires.

Les indicateurs régionaux de planification écologique du SGPE et du CGDD

Les indicateurs régionaux de planification écologique du SGPE et du CGDD identifient et recensent l’ensemble des données disponibles par région pour mettre en œuvre les 6 leviers de la planification écologique : mieux se loger, mieux se nourrir, mieux se déplacer, mieux consommer, mieux produire et mieux préserver et valoriser nos écosystèmes.

La Boussole de la transition écologique du CGDD

La boussole de la transition écologique du CGDD décline ces 6 mêmes leviers à l’échelle des projets, pour prendre en compte les impacts environnementaux dès la conception du projet. Pour chacun de ces leviers, la boussole propose une liste de questions qualitatives et des ressources pédagogiques et financières associées.